Franchir le pas du bénévolat, et plus largement de l’engagement, n’est pas aussi simple que l’on peut l’imaginer. Les motivations sont nombreuses, les freins tout autant, à l’instar des questionnements sur la légitimité (« serai-je réellement utile ? »), des interrogations sur la place que le bénévolat prendra dans la vie personnelle, etc.
Cette inquiétude est compréhensible. L’engagement est une mise en gage de soi. Lorsque le bénévole propose son aide à une association, il se propose. Un engagé mise sur son action, mais les jetons qu’il utilise pour cela ne sont rien d’autres que sa vie personnelle, sa carrière, son temps libre…
Les Français sont souvent accusés d’être de plus en plus individualistes, au prétexte qu’ils se recentrent vers eux. Plus qu’individualistes, ils sont plutôt personnalistes, au sens où la personne cherche à se comprendre, à se connaître, à définir ses aspirations et ses limites. Or, cette quête de soi rentre parfois en conflit avec le collectif immédiat. Ce conflit n’est pourtant que temporaire, parce que ce retrait symbolique pour se tourner vers soi permet de mieux revenir au monde, de recréer du lien avec les autres plus facilement.
La particularité de l’engagement est qu’il mêle les deux dimensions en même temps. Au fur et à mesure que l’on s’engage, crée du lien, apporte une valeur ajoutée au collectif, se développe une plus forte conscience de soi et des autres. L’image de soi évolue, telle une (re)découverte. Rien de plus bouleversant sans doute.
En cela, les associations ont un rôle à jouer, afin d’accompagner cette transition. Il y a un avant et un après « premier engagement ». Les bénévoles les plus aguerris le savent, et ils ont donc un rôle crucial à jouer dans cet accompagnement. L’association est aux côtés de ses bénéficiaires, bien entendu, mais ne peut oublier ses propres bénévoles, volontaires et adhérents. Il faut veiller sur eux, prendre soin d’eux, même.
Franchir le premier pas est aussi un enjeu de réputation et d’image. A force, pendant des années, de n’avoir souligné que les aspects disgracieux de l’engagement (et notamment, de la prise de responsabilités), n’a-t-on pas découragé certain(e)s (notamment celles et ceux qui étaient engagés et qui ne le sont plus aujourd’hui) ?
S’engager n’est finalement pas qu’une action, c’est aussi un état, qui nous transforme, qui nous fait rayonner, qui transmet une énergie. Toutes nos expériences positives, nos incroyables rencontres, nos fiertés sauront conquérir toutes celles et tous ceux qui ont envie de nous rejoindre.

Guillaume PLAISANCE


Découvrez la 15ème édition annuelle de la France Bénévole ! Elle revient sur les 25% de Français bénévoles actifs dans une association et détaille les 38% de celles et ceux qui pourraient demain franchir le pas. Elle fait le point sur les différents moyens de les accompagner, et montre comment, parmi eux, Internet est devenu un facilitateur et un accélérateur d’engagement.

Téléchargez l’étude et le diaporama sur le site de Recherches & Solidarités à laquelle j’ai eu le plaisir de contribuer.